Amour de Michael Haneke

 

Le film est lent : marche hésitante, mots comptés comme autant d’efforts qu’il faut préserver… Le film est isolé : tout se déroule dans l’appartement du vieux couple, qui ne veut pas, ne veut plus en sortir. Le film est  « ennuyeux » : rien ne se passe sinon le spectacle des besoins vitaux, manger, aller aux toilettes, dormir… et puis l’attente…

Tel est le génie de Haneke : on ressent cette lenteur, cet isolement, cet ennui. Cette fin de vie, c’est la nôtre qui crève l’écran. Puis, le rideau tombe, mais le film n’a pas fini de hanter : imprégné de malaise et de gêne que même l’amour ne gomme pas, on comprend cette envie d’en finir… et on se retrouve seul avec la pendule de Brel… qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.